Je consulte régulièrement le site de TNS-Sofrès pour les séries longues de popularité des partis et des personnalités (malheureusement les enquêtes ne sont plus réalisées mensuellement). Celles concernant les partis me semblent les meilleures pour prédire les résultats électoraux. Pour les hommes et femmes politiques la popularité est très souvent plus une conséquence qu'une cause de la performance aux élections.
Voici, mis à jour avec les données de l'enquête de début septembre :
-Une comparaison des côtes de popularité (opinions favorables) du principal parti de la gauche depuis les années 80, le PS, du principal parti de la droite républicaine, LR (anciennement RPR, puis UMP), et du principal parti d'extrême droite, le FN.
Des carrés avec une croix indiquent les victoires aux Présidentielles ou aux Législatives (sauf celles suivant immédiatement une Présidentielle), en rose pour le PS, en bleu pour la droite. Ils sont positionnés avant le premier tour.
On voit que le parti le plus populaire gagne en général mais que quand les deux grands partis gouvernementaux sont au coude à coude, l'avantage va plutôt à la droite.
Les victoires électorales, surtout si elles ne sont pas anticipées de longue date apportent un gain de popularité. Voire en particulier la victoire de la gauche en 1997, après la dissolution de l'Assemblée Nationale par le Président Chirac.
L'élection Présidentielle de 2002 fait exception : dans l'enquête précédant le 21 avril 2002, début avril 2002, le PS de Lionel Jospin était plus populaire que le RPR de Jacques Chirac. Même si l'écart se resserrait entre les deux partis, le 21 avril 2002 semble bien un accident électoral.
La montée de la popularité du FN présidée par Marine Le Pen, de septembre 2009 à juin 2012, conduit à une convergence des trois principaux partis... à des niveaux de popularité exceptionnellement faibles : de 21% d'opinions favorables pour le FN à 25% pour le PS en septembre 2016.
-Une comparaison des popularités des deux derniers Présidents, Nicolas Sarkozy et François Hollande, du PS et de LR/UMP. Les dates des victoires (sondages avant la victoire) sont indiquées là encore par des carrés.
La côte de confiance de François Hollande est la même en septembre 2016 et en mars 2014, à 17%. La chute de popularité de François Hollande a débuté très tôt après son élection. En mai 2013 Hollande n'avait plus que 24% de popularité, soit une chute de 37 points de % en 12 mois (32% pour Nicolas Sarkozy en mai 2008 après une chute de 32 points depuis son pic de juillet 2007). La chute de popularité de François Hollande intervient pendant une période difficile économiquement, la crise de la zone euro (sans que les décisions de la nouvelle majorité, bonnes ou mauvaises, aient pu avoir beaucoup d'effet), mais il est probable que bien d'autres facteurs (plus personnels?) dominent. Concernant Nicolas Sarkozy la chute de popularité intervient d'ailleurs avant la crise mondiale, quand le chômage est au plus bas en France.